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Bon, comme je suis super timide, je ne suis pas allé jusqu'à parler dans le micro, de toute manière, c’est quasiment impossible de parler dans le micro sauf si tu t’appelles Lordon ou le mec de Droit au Logement dont je ne me rappelle plus le nom. C’est un peu comme dans le journalisme quoi : faut avoir la carte..
Je me suis arrêté là, parce que c'est faux. N'importe qui peut prendre la parole lors d'une AG. Il faut le faire savoir et attendre son tour. Il y a peut-être des gens qu'on fait passer avant (et oui, ça, ça serait nul) mais globalement tout le monde a sa chance.
Après c'est sûr que cette nuitdebout place République est loin d'être la plus "représentative" du peuple comme le rappele Matthieu Dejean (http://www.lesinrocks.com/2016/04/09/actualite/participants-de-nuit-debout-veulent-repenser-systeme-politique-ensemble-11818478/)
D’abord, on parle d’un mouvement qui est situé place de la République à Paris, au cœur de quartiers qui ont été gentrifiés et qui donc comptent de moins en moins d’habitants de classes populaires. Mais comme d’autres “Nuit Debout” se créent un peu partout en France, y compris dans des petites villes (et en région parisienne avec la création de “Banlieues Debout” https://twitter.com/BanlieuesDebout), ce biais géographique va certainement jouer de moins en moins et le mouvement peut se démocratiser.
Ensuite, malgré tous les procédés mis en place pour intégrer des citoyens de toutes catégories sociales, la disponibilité horaire réclamée par la participation au mouvement exclut de nombreuses personnes. Le temps est le facteur le plus discriminant dans la participation à Nuit Debout. Pour assister à l’intégralité des AG il faut avoir sa soirée de libre, ce qui exclut de fait les gens avec enfants, ceux qui travaillent le soir ou de nuit, ou tout simplement ceux qui sont fatigués par leur travail. Or, on sait qu’en France, ceux qui ont le plus de contrôle sur leurs horaires sont les personnes les plus diplômés, à l’emploi le plus stable, plutôt cadres et professions intellectuelles supérieures, ou occupant des emplois culturels et artistiques aux horaires flexibles. Ce sont ceux que Louis Maurin appellent les “maîtres du temps”, qui sont privilégiés dans ce genre de mouvement, au détriment de tous ceux qui n’ont pas de contrôle sur leurs horaires.
mais je pense que c'est surtout structurel