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Le making-the-world-a-better-place-washing, technique de communication trop fréquente chez les startups, trompe avec succès beaucoup de monde et en premier lieu les médias. Les startups savent comment vendre leurs belles histoires d’amélioration du monde aux journalistes qui se contentent généralement de répéter les communiqués de presse, faute de temps et de moyens. On connaît l’état de la presse : elle souffre.
Les startups sont très fortes pour se présenter en chevalier blanc, en David face à Goliath, en nouveau face à l’ancien, en héros. Bien joué : tout le monde aime les héros ! Et les médias aiment les histoires qui plaisent à leurs lecteurs.
Pour les moins jeunes, c’est un peu le retour de Bernard Tapie.
Au final, en matière d’histoires de héros, on se retrouve coincé entre des fous de Dieu nihilistes et des startupers capitalistes vendeurs de gadgets. Alors qu’il doit bien exister des individus réellement et humainement inspirants. Non ?
Uber c’est en fait le capitalisme sauvage pour seule règle : tout le pouvoir au patronat et un salarié auto-exploité, sans aucune protection et à la merci complète d’une énorme multinationale. C’est donc ça le futur pour Macron et les ultra-libéraux. C’est un cauchemar pour 99% de la société : pas de retraites, pas d’assurance maladie, pas de garanties, pas de Droit du travail… En fait, c’est un retour au XVIIIème siècle ! Un employé qui, de fait, paye ses outils de travail ! C’est donc ça que la société attend ? Bien sur que non. Ce que la société veut c’est de l’emploi mais le seul emploi que les capitalistes veulent nous offrir correspond à de l’auto-esclavage que les dirigeants de cette société cherchent à nous imposer, par tous les moyens.
Quand vous entendez parler des taxis qui font grève, pensez à dissocier la haine que vous avez envers eux (service pas à la hauteur, conducteurs hargneux vs cyclistes) et leur lutte.
Rappelez vous qu'ils ne se battent pas uniquement pour la préservation de leur vieux système à base de license, ils se battent également contre les formes les plus primitives d’activité marchande soutenues par des sociétés comme Uber.
_ Pour vous, ces entreprises fournissent du travail mais pas de l’emploi…
_ Oui, on revient là à une forme basique de travail marchand qui désalarise les gens. Le Code du travail saute, l’emploi saute. « Il est plus facile de trouver un client qu’un employeur », a dit Emmanuel Macron. C’est une reconnaissance éclatante et cynique de cet état de fait. Cela ressemble à la Chine de la dynastie des Song, vers 1200, où chacun avait une activité procurant un peu d’argent mais où personne n’avait d’emploi. Au fond, le marché du travail des pays capitalistes développés commence à ressembler à ce qu’était celui des pays du tiers-monde, où une petite frange jouissait de la protection du salariat et où la majorité restait en marge. C’est le paradoxe de ces plateformes : elles allient une technologie très sophistiquée (avec Internet, le big data, etc.) et les formes les plus primitives d’activité marchande.
Titre putaclic, mais réflexion stimulante.
J'espère que cette projection se réalisera, parce que si cela s'avérait être économiquement tenable, socialement ça ne l'est pas.
A noter qu'ils tentent de se démarquer dans la création d'une multitude de produits dont UberPool pour lequel ils revendiquent un savoir faire technologique dans ce TED: https://www.ted.com/talks/travis_kalanick_uber_s_plan_to_get_more_people_into_fewer_cars?language=en
Première partie: Interviews halucinantes de bourgeois aussi caricaturaux que dans les visiteurs 1 (« Dehors les romanos! ») sauf que dans le film c'était drôle.
Deuxième partie: Vers 46:00 on apprend notamment que dans la première version de la loi travail, l'article 23 protège des plateformes comme Uber car les travailleurs se voient empêchés de mener la bataille en requalification de salarié. C'est ce dont je parlais ici: https://jeekajoo.eu/links/?ceA7RA à propos d'Acrimed.
On a également Laurent Lasne, auteur de «Uber: la prédation en bande organisée», qui explique que « lorsque qu'on entend les dirigeants d'Uber, on a l'impression que ça va créer de l'emploi alors que ça n'en créé pas, ça créé de l'activité tout au plus. Ce qui est sûr c'est que ça créé de la valeur actionnariale. Tout ce qu'on observe c'est de la précarisation. Mais on comprend que le modèle soit attractif pour les investisseurs: pas d'impôts, pas d'immobilisation, et demain pas de chauffeur. Donc c'est évidemment un modèle économique de profitabilité qui peut séduire. Mais je ne pense pas que ça soit un modèle social que des gens aient envie de vivre. »
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La tendance s’est accélérée ces derniers mois, et c’est une véritable gangrène qui ronge la profession, et fragilise plus encore les jeunes journalistes, confrontés à un parcours du combattant de la précarité. De plus en plus d’employeurs, presque toujours par souci de s’exonérer de leurs obligations sociales, proposent, ou plutôt imposent à des journalistes de délaisser le statut de salarié, au profit d’un statut d’auto-entrepreneur qui n’a d’avantage que pour l’entreprise donneuse d’ordre.
On parle souvent des livreurs ou des taxis (qui eux s'en sont bien sorti grâce au gourvernement, enfin pour l'instant), mais la précarisation touche d'autres métiers, dont celui de journaliste.
Il faut savoir que dès lors qu'un lien de subordination est avéré, des poursuites sont possibles aux prudhommes pour notamment exiger une requalification de la collaboration en contrat de travail CDI, avec rappel des salaires. C'est expliqué dans l'article.
Un billet avec un titre certes un peu aguicheur, mais qui dénonce à juste titre le salariat masqué pratiqué par les boites de livraison, où ceux qui travaillent ont toutes les contraintes du salarié sans en avoir aucun des droits.
via l'auteur (Jérôme Pimot) du billet lui-même que j'ai rencontré par hasard lors de cette soirée: https://jeekajoo.eu/links/?2FoMbA
Il se trouve que c'est également lui qui répondait à l'interview de France Culture que j'ai partagé: https://jeekajoo.eu/links/?sVl5fQ
La journée tristement banale d'une hôtesse de l'air dans une compagnie low-cost et d'un livreur à vélo ubérisé.
Via: https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?9n0zZw
Copie: https://pub.jeekajoo.eu/sounds/FranceCulture_Les-Pieds-Sur-Terre_Le-Travail-Low-Cost_20160317.ogg