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Mais aujourd’hui la ville crée une société de dépendance. On consent à travailler contre un salaire, et en échange, on nous offre l’injonction de consommer, et cette logique ne nourrit que le système. La réussite d’une vie est associée à la possession matérielle. Si très peu de gens peuvent y accéder, cela voudrait dire quoi, que la plupart des vies ne valent pas la peine d’être vécues ?
La ville, écrivez-vous dans votre livre, « c’est l’extrême sollicitation à consommer, l’exposition à des centaines d’informations publicitaires chaque jour, l’inévitable proximité des magasins. (...) S’éloigner de la pression consumériste de la ville modifie fondamentalement la notion de besoin. La ruralité est intrinsèquement synonyme de simplicité de vie ».
Mais il y a un enjeu symbolique : pour beaucoup de gens, renoncer à la ville, c’est renoncer à la réussite. Mais il faut s'interroger sur ce qu’est réussir sa vie : est-ce que c’est gagner plein de pognon, prendre des antidépresseurs, et ne pas voir ses enfants ? Je pense qu’une part de renoncement est à intégrer au mirage de la société de consommation.